Donald Trump s’apprête à annuler un décret signé par Joe Biden pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA). Ce décret imposait des garde-fous aux entreprises et aux agences fédérales. Certains craignent que cette déréglementation ne facilite des expulsions massives d’immigrés en s’appuyant sur des outils IA controversés.

En Californie, Gavin Newsom, le gouverneur, se prépare à contrer juridiquement les décisions de Trump. Une session législative spéciale est prévue pour janvier, mais l’IA ne figure pas en tête des priorités. Pourtant, cette question reste un sujet de préoccupation pour l’État, qui a adopté plusieurs lois pour encadrer son utilisation.

L’IA est bien plus qu’une innovation technologique

La Californie, avec son rôle de leader dans l’innovation technologique, se trouve actuellement dans une position délicate. Les citoyens doivent être protégés sans pour autant décourager l’innovation, essentielle à son économie.

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Pourtant, les préoccupations autour de l’IA ne se limitent pas aux scénarios dystopiques souvent associés à cette technologie. Les experts soulignent des risques bien réels : discrimination, surveillance abusive, erreurs dans les décisions automatisées, etc. 

Les systèmes d’IA déjà utilisés dans des secteurs comme le logement, le travail ou l’immigration, montrent parfois des biais inquiétants. Ces outils, bien qu’avancés, sont encore imparfaits. Et leur utilisation peut entraîner des violations des droits civiques

Par exemple, des algorithmes utilisés dans le domaine de l’immigration peuvent mal identifier les comportements suspects. Ce qui peut entraîner de graves conséquences aux individus concernés.

En 2024, les législateurs californiens ont adopté plusieurs lois visant à réguler l’IA. Ces lois interdisent, entre autres, l’utilisation de deepfakes pornographiques ou électoraux. Les règles exigent même des entreprises de publier des données sur les algorithmes qu’elles développent. 

Toutefois, certains projets de loi ambitieux ont été bloqués. Le gouverneur Newsom a notamment opposé son veto à une proposition qui imposait des tests rigoureux aux outils d’IA pour éviter des conséquences catastrophiques, comme des attaques contre les infrastructures critiques ou la création d’armes destructrices

Selon lui, cela risque de freiner l’innovation technologique.

Trump a fait des promesses qui inquiètent encore plus

L’un des obstacles majeurs à une réglementation plus stricte est la présence d’entreprises technologiques influentes en Californie. Ces géants, comme Google, exercent un lobbying puissant pour éviter des lois qu’ils jugent contraignantes. 

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En même temps, ces entreprises sont cruciales pour l’économie de l’État, contribuant de manière significative aux recettes fiscales. L’absence de législation fédérale contraignante sur l’IA ajoute à cette difficulté. Sous Biden, un décret exécutif avait été publié pour guider les agences fédérales dans l’utilisation responsable de l’IA

Cependant, ces directives étaient volontaires et largement dépendantes de la bonne volonté des entreprises technologiques. Avec l’arrivée de Trump, ce décret est menacé d’être abrogé.

Les agences fédérales, comme le département de la Sécurité intérieure, pourraient même avoir carte blanche pour intensifier leur utilisation de l’IA. Cela inclut des outils tels que RAVEn, un système déjà utilisé pour surveiller les immigrés sans papiers.

Les défenseurs des droits des immigrés s’inquiètent de voir l’IA utilisée pour faciliter des expulsions massives, comme l’a promis Trump pendant sa campagne. Ces outils automatisés risquent de renforcer une politique de surveillance et de contrôle aux dépens des droits humains. 

Cela dit, les législateurs californiens disposent de peu de moyens pour contrer l’utilisation fédérale de l’IA à ces fins. Malgré les critiques, les agences fédérales pourront tout de même exploiter ces algorithmes.

Le président du pionnier dans la réglementation choisi son économie à la sécurité de ses citoyens

La Californie se distingue par son rôle de pionnier dans la réglementation de l’IA. Mais cet effort reste fragile face à une administration fédérale résolument opposée à des garde-fous stricts

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Si le Congrès, désormais dominé par les Républicains, introduit des lois fédérales plus laxistes, celles-ci pourraient prévaloir sur les règles californiennes. Cette menace oblige les législateurs de l’État à anticiper et à renforcer leurs propres lois pour protéger leurs citoyens.

Gavin Newsom, pour sa part, navigue entre ses ambitions politiques et son rôle de protecteur de la Californie face à l’administration Trump. Son approche prudente vise à préserver les relations avec la Silicon Valley. Et ce,  tout en répondant aux appels croissants en faveur d’une réglementation plus stricte de l’IA. 

Des experts avertissent cependant que céder aux pressions des entreprises technologiques pourrait affaiblir la position de la Californie en tant que leader de l’éthique technologique.

La prochaine étape pour l’État pourrait être l’introduction de nouvelles lois plus robustes. Des projets sont déjà en préparation pour réprimer les pratiques discriminatoires des systèmes d’IA et améliorer la transparence

Toutefois, à mon avis, la mise en œuvre des lois existantes reste une priorité. Les législateurs, tout en planifiant de futures réformes, doivent surveiller attentivement les effets des réglementations actuelles.


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