Emoi dans la planète crypto. La mystérieuse fuite d’une présentation de Chainalysis, l’une des entreprises phares dans le traçage des crypto-actifs, a semé le doute sur les capacités du Monero à proposer des transactions vraiment anonymes. Connue sous l’acronyme XMR, ce jeton a justement été conçu pour réduire la traçabilité des transactions et ainsi protéger l’anonymat de ses utilisateurs.

Pour résumer, ce crypto-actif est basé sur une chaîne de blocs particulièrement protectrice. L’utilisation d’adresses furtives permet de générer de nouvelles adresses à chaque transaction.

L’origine et la destination des fonds, à la quantité non précisée publiquement, sont ainsi masquées. Et des anneaux de signature regroupent plusieurs utilisateurs pour compliquer l’attribution d’une transaction.

Mais dans cette vidéo destinée à l’IRS, l’agence américaine chargée de collecter les impôts, Chainalysis signale dans un exemple arriver à remonter à des adresses IP à partir de traces de transactions en Monero suspectes sur des marchés noirs. Cette prouesse pourrait être le résultat de la mise en place par l’entreprise de ses propres nœuds de transaction, une façon de tracer les utilisateurs, spécule la communauté crypto.

En 2015, l’entreprise avait mené une expérience similaire autour du Bitcoin avant de faire marche arrière. Ce n’est pas la première fois qu’il est suggéré que Chainalysis arrive à tracer des transactions Monero. Le journaliste de Wired Andy Greenberg avait déjà signalé en avril 2023 avoir aperçu un document interne suggérant que l’entreprise n’était pas sans ressources.

De même, comme le rapporte le média spécialisé Decrypt, la police finlandaise avait également affirmé au début de l’année avoir enquêté avec succès sur des transactions Monero. L’enquête, aux modalités techniques non précisées, avait permis de faire le lien entre une transaction et un compte Binance.

Multiplication des jetons

Ces capacités de traçage autour du Monero sont en effet très intéressantes pour les services d’enquête. Certes, l’utilisation de ce jeton n’est pas en soi illégal. Ce crypto-actif peut séduire les personnes soucieuses de protéger leurs vies privées.

Mais pour les mêmes raisons, il intéresse les cybercriminels désireux de brouiller leurs pistes. Autant dire que de nombreux services d’enquête seraient prêts à payer pour avoir un logiciel capable de retracer ce genre de transactions.

Toutefois, pas sûr que des capacités de traçage du seul Monero suffisent. Comme le relevaient des cybergendarmes il y a deux ans, la tendance est d’abord à l’utilisation par les criminels de nombreux jetons différents, au-delà du seul Bitcoin ou du Monero.





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