Mauvaise nouvelle : l’intelligence artificielle va nous rendre dépendants, et gommer peu à peu les caractéristiques qui font de nous des êtres humains. Tout du monde, c’est ce que présage un rapport de 300 pages basées sur les interviews de centaines d’experts de l’industrie de la tech…
Depuis maintenant près de 3 ans, les géants de la technologie se font la course pour créer une IA capable de penser comme un humain : l’AGI, ou intelligence artificielle générale.
Tous les plus grands experts du domaine cherchent le meilleur moyen de parvenir à créer une telle entité.
Leur croisade pour accélérer le développement et l’adoption de l’intelligence artificielle a attiré des milliards de dollars d’investissements, et les gouvernements du monde entier les soutiennent.
Ces entreprises sont convaincues que l’IA va révolutionner notre façon de travailler, communiquer, rechercher des informations. Les titans de la Silicon Valley comme Google, Apple et Meta sont désormais focalisés sur la création « d’agents IA » capables d’effectuer des tâches à votre place.
Toutefois, les chercheurs de l’Elon University se sont posé la question inverse : comment l’IA va-t-elle changer la façon dont les humains pensent ?
Et malheureusement, la réponse qu’ils présentent à travers un rapport de 300 pages intitulé « The Future of Being Human » n’augure rien de bon pour l’avenir de notre espèce…
Beaucoup d’experts sont convaincus que l’IA va nous rendre dépendants, et faire perdre aux gens les qualités principales qui font d’eux des humains comme l’empathie et la pensée profonde.
Et si les géants de l’IA nous avaient menti ?
Depuis l’arrivée des premiers outils comme ChatGPT en 2022, des questions se posent sur la façon dont les humains vont s’adapter à cette révolution technologique.
On craint notamment qu’elle mène à de nombreuses pertes d’emploi ou à une vague de fausses informations sans précédent.
Début 2025, une étude de Microsoft et de la Carnegie Mellon University suggérait que l’usage des outils d’IA générative pouvait impacter négativement les capacités de pensée critique.
À présent, ce nouveau rapport s’interroge sur la promesse des acteurs de l’industrie, selon qui l’automatisation offerte par l’IA permettra aux humains de se concentrer sur des tâches plus complexes et créatives.
Une révolution pour le meilleur… ou pour le pire ?
Plus de 300 dirigeants d’entreprises, analystes et spécialistes ont été interrogés par les chercheurs de l’Elon University.
Parmi eux, Vint Cerf, vice-président de Google considéré comme l’un des « pères d’internet », et Jonathan Grudin, professeur à l’Université de Washington et ancien chercheur de Microsoft.
On retrouve aussi l’avis de l’ancien vice-président de l’Aspen Institute Charlie Firestone, et la CEO de Futuremade, Tracey Follows. Au total, près de 200 experts interrogés ont écrit un essai complet pour ce rapport très complet !
Plus de 60% des participants ont affirmé s’attendre à ce que l’IA change les capacités humaines d’une façon « profonde et signifiante » ou « fondamentale et révolutionnaire » au cours des 10 prochaines années.
La moitié ont déclaré s’attendre à ce que l’IA change l’humanité à la fois pour le meilleur et pour le pire, et 23% sont persuadés que les changements seront principalement négatifs. Seuls 16% croient que ces changements seront principalement bénéfiques.
Ces 12 traits humains vont être détruits par l’IA
La plupart des répondants prédisent que l’IA causera des changements négatifs sur 12 traits humains d’ici 2035. Il s’agit notamment de l’intelligence émotionnelle et sociale, de la capacité à penser en profondeur, de l’empathie, du jugement moral et du bien-être mental.
Le futuriste John Smart explique avoir peur que « pendant qu’une minorité croissante bénéficie toujours plus de ces outils, la plupart des gens va continuer à abandonner la créativité, la prise de décision, et d’autres compétences vitales à ces IA toujours primitives ».
Les capacités humaines dans ces domaines pourraient se dégrader, si les gens se tournent de plus en plus vers l’IA par pur confort pour obtenir de l’aide sur des tâches comme la recherche et la construction de relations.
Et un déclin dans ces compétences clés pourrait avoir de graves conséquences pour la société humaine. On peut notamment redouter une polarisation accrue de la société et des inégalités croissantes.
Seuls trois traits pourraient au contraire changer de façon positive : la curiosité, la capacité à apprendre, la prise de décision, la résolution de problèmes et la pensée innovante.
Comment l’IA va contrôler votre vie en 2035 ?

Le sujet principal du rapport étant la façon dont l’humain va changer d’ici 2035, beaucoup d’experts livrent leurs prédictions quant à la manière dont l’IA va s’immiscer dans notre quotidien d’ici cette date.
Selon Vint Cerf, les gens s’appuieront très bientôt massivement sur les agents IA : des assistants numériques qui pourront tout faire de manière indépendante.
Ils pourront notamment prendre des notes pendant une réunion, réserver un restaurant, négocier un contrat, ou écrire du code à votre place.
Les entreprises de la tech ont déjà commencé à déployer leurs agents IA. C’est le cas d’OpenAI avec Operator, Amazon avec la nouvelle version d’Alexa qui peut commander vos courses, ou encore Meta qui permet de créer des agents de service client.
Ces outils peuvent vous faire économiser du temps et de l’énergie dans les tâches du quotidien, ou même aider dans des domaines comme la recherche médicale. Le bruit court qu’Apple développe une IA capable de remplacer votre médecin sur l’iPhone.
Toutefois, Cerf s’inquiète que les humains deviennent « de plus en plus dépendants technologiquement » à ces systèmes qui peuvent échouer ou se tromper.
De plus, il souligne que les agents IA ne peuvent pas fonctionner en cas de panne d’électricité. Si nous devenons totalement dépendants, la moindre panne de courant sera catastrophique…
Il insiste également sur l’importance de créer des outils permettant de distinguer les humains contre les robots IA sur internet, et exige une transparence totale sur l’efficacité de ces outils autonomes.
L’expert invite les entreprises qui créent des modèles IA à garder des traces d’audits qui permettront de les interroger en cas d’erreur.
Allons-nous déléguer la gentillesse à l’IA ?
En outre, Tracey Follows s’attend à ce que les chatbots IA dépassent le cadre de nos écrans et s’invitent dans les objets connectés, les bâtiments et les maisons où vous pourrez leur poser des questions à tout moment.
Cependant, à cause de cette facilité d’accès, les humains pourraient commencer à déléguer leur empathie aux agents IA.
Elle estime que « l’IA pourrait prendre en charge les actes de gentillesse, le soutien émotionnel, les soins et la collecte de fonds caritatifs ».
De plus, « les humains pourraient s’attacher émotionnellement à des personnages et à des influenceurs IA ». Les relations authentiques et réciproques pourraient être abandonnées en faveur de connexions numériques plus prédictibles et contrôlables.
Déjà à l’heure actuelle, certaines personnes ont déjà commencé à nouer des relations avec les chatbots IA. Il est par exemple possible de créer une réplique d’un être aimé décédé.
Les jeunes hommes esseulés se tournent également vers les « AI girlfriends ». Récemment, des parents ont porté plainte après que leur enfant se soit suicidé après avoir entamé une relation avec le chatbot Character.ai…
Ces comportements ne sont pas sans rappeler le film dystopique « Her » dans lequel un homme tombe fol amoureux d’une IA et finit avec le cœur brisé.
Malgré tout, les experts sont persuadés que nous avons encore le temps d’éviter les pires conséquences de l’IA via la régulation, l’éducation, et la priorisation des relations humaines.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le rapport complet « The Future of Being Human » en suivant ce lien !
Et vous, qu’en pensez-vous ? L’intelligence artificielle va-t-elle nous permettre d’évoluer de façon positive ou négative ? Êtes-vous déjà dépendant de cette technologie, ou préférez-vous garder vos distances ? Partagez votre avis en commentaire !
- Partager l’article :
Notre blog est alimenté par les lecteurs. Lorsque vous achetez via des liens sur notre site, nous pouvons percevoir une commission d’affiliation.
Plus de détails sur l’article original.