L’autorité irlandaise de protection des données a ouvert une enquête sur l’utilisation de données publiques d’utilisateurs européens disponibles sur le réseau social X à des fins d’entraînement de la famille de LLM Grok. L’enquête portera notamment sur le respect des principes de licéité et de transparence prévus par le RGPD.
Sous quelles conditions X a-t-elle développé les modèles Grok ? C’est la question que soulève la Data Protection Commission (DPC), l’homologue irlandais de la CNIL. Ce vendredi 11 avril, cette autorité a annoncé l’ouverture d’une enquête visant X Internet Unlimited Company (XIUC), la branche européenne de l’entreprise X qui n’est autre que le propriétaire du réseau social éponyme, anciennement Twitter.
Le Canada engage une enquête sur l’entraînement des IA
La question de l’origine des données utilisées pour entraîner les modèles d’IA est au cœur des préoccupations réglementaires.
En effet, en février dernier, l’autorité canadienne de protection des données a ouvert une enquête sur la plateforme X.
Celle-ci vise à vérifier la conformité de l’entreprise avec la législation fédérale qui encadre la collecte, l’utilisation et la communication des renseignements personnels des citoyens canadiens.
Dans un communiqué, la DPC précise que l’enquête concerne « les données personnelles incluses dans les publications accessibles au public mises en ligne sur la plateforme X par les utilisateurs » de l’Union européenne et de l’Espace économique européen.
Des préoccupations similaires ont déjà entraîné des retards de déploiement en Europe. Pour rappel, l’autorité irlandaise avait interdit l’assistant Meta AI en juin 2024, avant que Meta ne le lance finalement en mars dernier.
Meta avait alors affirmé ne pas avoir utilisé les données de ses réseaux sociaux pour entraîner son chatbot.
Pourquoi l’IA Grok est dans le viseur ?
Développée par xAI, la famille de modèles Grok alimente le chatbot génératif accessible sur le réseau social X.
Les utilisateurs peuvent interagir avec Grok depuis un onglet dédié ou obtenir des résumés générés par l’IA sous les publications d’autres internautes.
Depuis décembre 2024, le système va encore plus loin. En fait, il est capable de générer automatiquement de courtes biographies pour n’importe quel compte, et ce, sans qu’on ne le sollicite au préalable.
Néanmoins, il reste un point crucial qui n’est pas clair. Grok a-t-il traité des données personnelles issues de publications publiques sans le consentement des personnes concernées ?
C’est précisément ce que souhaite éclaircir l’autorité irlandaise de protection des données (DPC). « Cette enquête vise à déterminer si X a traité légalement ces données personnelles pour entraîner les modèles Grok, » a-t-elle déclaré.
En cas d’infraction au RGPD, X Internet Unlimited Company risque une amende pouvant atteindre 4 % de son chiffre d’affaires annuel.
Pour l’heure, ni l’entreprise ni Elon Musk n’ont réagi publiquement face à cette décision. Seul Grok a tenté de rassurer un utilisateur. « Je n’accéderai pas à votre publication à moins que vous ne me mentionnez explicitement, » a-t-il affirmé.
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